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Au point où il en est, il n'y a plus que l' humour - noir - qui l' empêche encore de mal tourner... LE MONDE !

Dieu pèlerin à la recherche de l'homme

Mon ami est en grande détresse. J'ai l'intention de lui envoyer ce texte avec bien d'autres choses mais comme ça peut être utile à plusieurs, je dépose cette partie ici.

Il s'agit, encore une fois, de l'introduction à un livre écrit par un saint homme, je vous la transmets directement sans modification. Bonne lecture. (Que ceux qui veulent en savoir plus m'écrivent).

Introduction.

Dieu est mouvement. Les théologiens le disent en termes fort savants (périchorèse ou circumincession), mais en termes simples, Dieu est mouvement.
Le premier livre de la Bible ne tarde pas à le dire, en quelques mots, d'une discrète beauté : « Le Seigneur Dieu se promenait dans le jardin au souffle du jour » (Genèse 3.8). Ce qui est dit là sous un air bon enfant dit l'être profond de Dieu : il est mouvement.
Dieu est mouvement, incessant mouvement, infatigable mouvement qui contient en lui-même son repos : mouvement de Dieu en Dieu et mouvement tourné vers l'homme. Dieu est en quête de l'homme, depuis que ce dernier s'est éloigné de lui. Depuis lors, Dieu est sorti de son jardin ; il est devenu pèlerin, le premier pèlerin, en quête de celui qui ne cesse d'habiter sa pensée.
Créé à l'image de Dieu, l'homme est aussi mouvement. Mais en s'éloignant de Dieu, l'homme s'est mis à errer, et, dans cette errance, son cœur lentement s'est refermé pour devenir une prison. L'homme s'y est enfermé pour se cacher de Dieu ; il s'y est immobilisé pour ne plus faire entendre le bruit de son pas à ce Dieu qui le cherche. L'homme est ainsi devenu un errant immobile.
Pour le sauver, Dieu appelle : « Où es-tu ? » (Genèse 3.9). Cet appel sort l'homme de son enfermement, le tire de son esclavage intérieur et le met en route. Le salut de l'homme est dans cette mise en route par la parole de Dieu. L'homme sort de lui-même ; il sort de son errance pour aller vers celui qui l'appelle ; alors, comme Dieu il devient pèlerin. Quand l'homme va vers Dieu, son errance devient pèlerinage, vers le lieu de son repos.
Quand, avec l'aide de Dieu, l'homme sort d'un esclavage, quel que soit cet esclavage, la Bible en parle comme d'une sortie d'Egypte. Le verbe qui s'impose alors est le verbe « monter », car, en quittant l'Egypte, on ne peut que « monter » pour rejoindre les montagnes d'Israël. Dès lors, dans la Bible, tout pèlerinage est une « montée » : montée d'Egypte, montée vers Dieu, montée vers Jérusalem, que Dieu s'est choisie pour en faire le lieu de son repos. Voilà pourquoi dans le Psautier, les psaumes de pèlerinage sont appelés Psaumes des « montées ».
Si l'Egypte est le pays de l'esclavage, Babylone est le pays de l'exil, autre lieu où l'errance s'est figée. Mais, là encore, comme en tout lieu d'exil, la parole de Dieu retentit ; elle mobilise et met en route vers Jérusalem, bâtie dans les montagnes, et c'est encore dans le vocabulaire de la Bible une « montée ».
C'est à Babylone que se fait entendre la dernière invitation au pèlerinage ; dernière, parce que la dernière page du dernier livre de la Bible hébraïque s'achève sur cette ultime parole, laissée en points de suspension dans le cœur de l'exilé : « Que le Seigneur son Dieu soit avec lui et qu'il monte » (2 Chroniques 36.23). On peut aussi traduire : « Que le Seigneur son Dieu soit avec lui et le fasse monter ». Si l'homme monte, c'est parce que Dieu le fait monter. Et la Bible s'achève, inachevée, dans cet éternel compagnonnage : l'homme monte dans la mouvance infinie de Dieu, ce Dieu qui contient en lui-même son repos.

Les Psaumes des montées sont au nombre de quinze : ce sont les Psaumes 120 à 134, tous placés côte à côte pour former un ensemble et scander une à une les différentes étapes d'un seul pèlerinage.
Cet ensemble n'est pas mis n'importe où dans le Psautier. Il faut du temps pour l'y trouver, comme s'il y était caché ! Un pèlerinage ne se vit pas dans l'enthousiasme de la découverte de Dieu. Il se vit, non dans la fraîcheur de l'enfance spirituelle, mais dans la maturité de la foi, à la suite d'une longue méditation.
Le Psaume 119 dit cette longue méditation. Ce psaume précède immédia-tement l'ensemble des Psaumes des montées et leur sert d'introduction. C'est le plus long psaume de toute la Bible, plus long à lui tout seul que l'ensemble des Psaumes des montées. Ce Psaume 119 se déploie lentement comme une atten-tive rumination de la parole de Dieu, comme une longue prière qui s'achève en un cri, dans la soudaine prise de conscience de l'errance : « Je m'égare comme une brebis perdue ; viens chercher ton serviteur » (Psaume 119.176).
« Viens chercher ton serviteur » : c'est la première fois que le psalmiste s'adresse ainsi à Dieu. Quand l'homme lance vers Dieu ce cri, il a enfin compris que sa vie est une errance ; il a enfin compris que sa vie peut devenir un pèlerinage, un pèlerinage où Dieu vient vers l'homme et l'homme vers Dieu. Quand l'homme lance vers Dieu ce cri, il devient pèlerin et peut se mettre en marche, porté par la confiance en celui qui vient à sa rencontre.

Les Psaumes des montées méritent un commentaire. Il en existe, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici. Il s'agit plutôt d'une lecture méditée, lecture faite par trois pèlerins. Le premier avait pour bâton un pinceau, le second une belle plume. Tous deux ont achevé leur course maintenant. Le troisième n'a qu'un bâton pour s'engager sur leurs traces, avec la même soif de Dieu.

D. B.

Ecrit par Cornelius, le Lundi 8 Mars 2004, 00:05 dans la rubrique "1 - ZONE LIBRE".

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