Au point où il en est, il n'y a plus que l' humour - noir - qui l' empêche encore de mal tourner... LE MONDE ! |
La journée de la Femme ? ah! ah! ah!
Aujourd'hui, paraît-il, c'est la journée de la femme. Vous vous rendez compte, "LA JOURNEE DE LA FEMME" ah! ah! ah! Et puis quoi encore ? depuis quand la femme est-elle une maladie, pour qu'il y ait une journée de la femme, comme il y a une journée du sida ou du cancer ?
Voici (oui, encore!) l'extrait de l'introduction d'un bouquin qui traîne chez moi. Bonne lecture…
Extrait de l'introduction du Dictionnaire misogyne d'Agnès Michaux
Au bon docteur Ogino, avec tous mes remerciements pour la généreuse inefficacité de sa « méthode » qui m’a permis de venir au monde pour écrire ce livre...
Pardon, maman !
Oui, pardon, maman... Je sais que des milliers de femmes - et toi la première - vont m’accuser de haute trahison après avoir plongé le nez dans les pages de ce livre.
Je vous entends déjà me reprocher, à moi, une femme comme vous, d’avoir trahi « la cause » en osant faire publier un tel brûlot antiféministe. Trahison, que dis-je ? Agression sauvage ! Déclaration de guerre ! Bombardement aveugle ! Crime contre l’humanité !
Tant pis, j’assume...
Parce qu’il faut bien dire qu’avec tes anciennes copines « libérées » des années 60-70, on n’a pas eu souvent l’occasion de rigoler. Quand vous prononciez la sacro-sainte formule « Libération de la Femme », on croyait entendre des anciens combattants raconter le Chemin des Dames ou les martyres du Maquis. Les mamies faisaient de la résistance... Qu’est-ce que vous avez pu nous gonfler avec votre guérilla anti-mecs !
Pendant ce temps-là, nous, vos filles, on morflait. Carrément TRAU-MA-TI-SÉS, les rejetons de mai 68, par tout ce que vous avez osé leur imposer. Vous ne croyez quand même pas que moi et mes copines nourries au lait en poudre on risque de vous remercier pour toutes les horreurs endurées pendant les seventies.
A peine avions-nous vu le jour que nous fûmes sauvagement agressées par vos ignobles papiers peints à grosses fleurs orange, par vos meubles en plexiglas ou en alu brossé, par vos poufs en véritable peau de skaï, par vos infâmes pulls-chaussette en lurex montés sur des pantalons pattes d’ef’ qui vous faisaient effectivement ressembler à des pachydermes.
Ah ! ils ne vont pas être tristes les greniers des mémés qui ont eu la vingtaine en 68 : leurs petits-enfants ( ceux, du moins, qui auront échappé à la pilule) n’ont pas fini de se tordre en découvrant vos sacs en macramé, vos shorts en acrylique, vos tracts pour le Larzac, vos posters façon Vasarely et vos collections de chaussures aux couleurs psychédéliques et aux talons compensés. Porter ça, c’était bien la meilleure assurance contre le viol !
Mais le cauchemar ne s’arrêtait pas là : au-dessus de mon berceau, tu avais accroché religieusement la photo de Twiggy , le mannequin favori de vos magazines féminins, qui m’a permis de comprendre que la femme idéale devait être un squelette anorexique. Aujourd’hui, grâce à votre bourrage de crâne sur la ligne-haricots-verts-extra-fins, je me sens obligée de plonger dans mes godets de Slim Fast ou d’engraisser M. Montignac dès que ma balance électronique me regarde de travers.
Oh ! j’allais oublier le génocide du porte-jarretelles ! Comment ta génération, qui a imposé le collant, ose-t-elle encore regarder ses enfants en face ? Depuis la ceinture de chasteté, le collant, on n’avait pas fait mieux dans le genre tue-l’amour.
Et puis - on y revient ! - il y avait votre fameuse lutte anti-mecs. Vous disiez : « On les emmerde ! » Du coup, eux, ils ne nous emmerdent plus des masses. Ah... où est-il le bon vieux temps du harcèlement sexuel ! Quand un chef de bureau pense à Fernande, il débande, le pauvre ! La main au cul sera bientôt classée chef-d’œuvre en péril et étudiée dans les manuels d’histoire.
Les mecs, vous nous les avez complexés, inhibés, castrés presque, et nous, maintenant, on rame comme des malades pour en accrocher un qui ne soit pas encore homosexuel ou impuissant.
Malheureusement, quand on a la chance de dénicher la perle rare, on s’aperçoit que vous avez refusé de nous apprendre l’essentiel : savoir lui mitonner de bons petits plats, lui repasser amoureusement ses chemises, recoudre ses ourlets ou lui faire du VRAI café. Aux Olympiades du célibat, j’ai toutes les chances de monter sur le podium..........
......... Mais il fallait que je dise bien haut que moi, je les aime bien, les hommes ! A cause de tous leurs défauts, justement. Parce qu’on aura beau dire et beau faire, nous les femmes, on sait bien qu’ils ne changeront jamais vraiment et resteront pour l’éternité ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : grandes gueules mais grands cœur, machos mais maladroits, niais mais touchants, obsédés mais coincés : braillards mais lâches, cocus mais... contents.
Ce livre, c’est ma façon à moi de leur faire un pied de nez (ou un bras d’honneur, si tu préfères) en leur mettant sous les yeux toutes ces âneries qu’ils débitent sur notre compte depuis la nuit des temps. Ce livre leur est dédié parce qu’il leur ressemble : ridicule parfois, gratuitement méchant, mais drôle souvent et pas toujours très loin de la vérité, tu ne crois pas ?
Agnès Michaux
Ecrit par Cornelius, le Lundi 8 Mars 2004, 00:23 dans la rubrique "2 - AU JOUR LE JOUR".
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