Ce n’est pas la première fois que cela sort, le 6 6 six, entre les masques. Oui, on me demande souvent trois groupes de six, et je fais 66 sept ou 7 3 4. Non, bien sur cela n'a pas de sens. Ni le toc toc des pieds de dame pressée, ni la vague ininterrompue d'un bateau qui passe. Après-midi d'été. L'image serait la fenêtre des guichets semi fermés et la lame faite de fumée jaune et bleue qui s’échappe vers la lumière. Mais la fumée, c'est secondaire. Au premier plan, elle regarde ce fil de lumière, prostrée, mais non de genoux. C'est le mouvement ascendant de son cou qui parle de contemplation, et le derrière de son oreille nue et obscure contre la clarté des zigzag morbides de la fumée. Contre plan littéraire, visuel et existentiel: luisante sur le noir. Le dernier jour de l'été. C'était hier dans la lagune. Elle, affairée comme dans l'adolescence. Les autres jours des images chassées au vol, notées ou oubliées. (Il n'y  a plus l'homme des lettres, ou elle ne trouve plus en tout cas le sens de lui écrire.) Les rires ou les larmes. Un peu de la sérénité animale. Nous ne pouvons être sauvages que lorsque nous sommes sérieux, disait l'ange avec un peu d'envie. Elle est réapparue comme dans un rêve. Et elle dit: Je l'ai rêvé, je suis sure, en Espagne. On se regardait avec la rage dans les yeux, chacun dans son coin, la lumière rouge et bleue, on n'arrivait pas à s'entendre. Je me suis réveillée en larmes, je n'aimais pas cette image de nous, cette image de ses yeux brûlants, de son regard fuyant. J'ai remercié d'être loin, de ne pas le voir comme ça. Elle est venue a table, elle a pleuré. Je ne pouvais pas totalement la contrôler. Après, je marchais comme un zombie, je sentais le vide en moi, la fatigue. La seconde image m'a fait me souvenir de la caverne de Platon. Le soleil descendait et l'illuminait de dos. Elle s’interrompt pour regarder son ombre contre le mur. L'ombre contre le mur. Contre l'ombre: le reflet de quelque chose encore non identifié, d'une clarté. Le monde est apparence, un reflet, une ombre. Et cela se répète et se superpose infiniment. De reflet en ombre, d'apparence en apparence, de monde en monde, l'enfant qui monte... Un de mes rêves: Je joue au clochard, je joue Clocharde.

Ecrit par Aela, le Lundi 4 Octobre 2004, 01:09 dans la rubrique "2 - AU JOUR LE JOUR".

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