HAÏ-KU CHE DE SOLEIL

Non. Je ne vais pas vous jurer avoir vu très exactement cela ce soir. Soyons honnêtes, Le ciel, même en clignant des yeux ou en les fermant, n’avait pas cet éclat, allons, disons-le, cette flamboyance. Pourtant, nous avons assistés, attentifs, au passage de témoin entre le jour et la nuit. Alors que le soleil se couchait à l’ouest, la lune, elle, se levait à l’est. L'activité nonchalante de la ville allait progressivement se tarir sous les reflets blafards des néons de la nuit. On est en plein délire là. Je me drape d’une étoffe, jetée nonchalamment sur l’épaule, je relève la tête et, prenant le monde à témoin, je déclame alors quelques vers, pointant vers l’inconnu qui passe, un doigt accusateur. Oh – pèlerin ! Grand voyageur ! Raconte-moi encore le silence du désert, sa grandeur Oh voyageur, oh pèlerin, dit-moi encore ta joie, ton chagrin, le bonheur. Et c’est à ce moment précis que je m’encoublais dans les lacets de ma chaussure. Faisant un brusque saut en avant, je tentais, avant que ma tête n’atteigne le lampadaire qu’on avait justement placé là, devant moi, de m’en protéger, en vain. 

L’inconnu secoua la tête et reprit son chemin. Dur métier que la poésie…

Caramba

Ecrit par Jeremi, le Samedi 23 Octobre 2004, 22:25 dans la rubrique "3 - PHOTOGRAPHIES".

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