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Au point où il en est, il n'y a plus que l' humour - noir - qui l' empêche encore de mal tourner... LE MONDE !

L'EMPIRE - UN MAGAZINE A SOUTENIR D'URGENCE !

Jamais dans l’histoire, une seule puissance n’a déployé ses troupes tout autour de la planète. Jamais un modèle de civilisation ne s’est répandu dans le monde avec cette force. Les Etats-Unis d’Amérique pèsent sur le destin de tous les pays du globe. Un tel fait ne peut laisser personne indifférent. Il mérite bien une chronique attentive. C’est ce que propose « L’EMPIRE ».

Extrait :

Washington se trompe de guerre.

Lutte anti-terroriste Avec sa réponse exclusivement militaire aux attentats du 11 septembre, Washington a conforté, sinon amplifié, la menace terroriste. La traque à Ben loden a surtout servi au plus important redéploiement de troupes US depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Source : L’Empire – http://www.empire-americain.com
Ecrit par : Richard Labévière (rédacteur en chef et éditorialiste à Radio France Internationale)

Mardi 19 août 2003. Le même jour que celui de l'explosion du bâtiment de l'ONU à Bagdad, qui a coûté la vie au Représentant spécial Sergio Vieira de Mello et de vingt-deux autres personnes, un attentat-suicide tue plus d'une vingtaine de personnes à Jérusalem. Aussitôt, le président George W. Bush réaffirme la justesse du combat « du monde civilisé» contre le terrorisme. «Les terroriste ont déclaré la guerre à tout pays libre, déclare-t-il, ils veulent des gouvernements oppressifs comme celui des talibans». Le lendemain, le président américain annonce le gel des avoirs de six dirigeants du Hamas en Europe et de cinq organisations accusées de soutenir ce mouvement en ajoutant que les terroristes qui ont frappé à Jérusalem sont les mêmes qui ont tué à Bagdad (sic)...

Depuis les attentats du Il septembre 2001, toute espèce d'acte violent pouvant être assimilé à du terrorisme - dans le monde arabo-musulman, comme dans le reste du monde - est automatiquement attribué à l'organisation d'Oussama Ben Laden connue sous le nom d'Al-Qaïda (La Base). Ce réflexe quasiment pavlovien s'énonce d'emblée comme critère d'évidence qu'il est inutile d'expliquer ou de démontrer tant la dimension spectaculaire des attaques contre les tours du World Trade Center paraît s'inscrire dans la filiation logique de quarante années de violence au Proche-Orient et, surtout, comme l'acte fondateur de tous attentats futurs. L'ampleur des attentats de New York et de Washington conforte le sentiment que ces attaques ne peuvent être que le fait d'une organisation structurée à l'échelle planétaire et disposant de capacités conventionnelles et non conventionnelles sophistiquées, quasi-illimitées, susceptibles de frapper partout et à n'importe quel moment. Depuis le 11 septembre 2001 et jusqu'en octobre 2002, la quasi-totalité des actes terroristes commis dans le monde ramène au chaudron afghano-pakistanais, voire à la métropole portuaire de Karachi où les anciens et néo-talibans jouissent de la protection de quelque trois cents écoles coraniques.

La «Karachi des sables»

Dans la nuit du Il au 12 octobre 2002, 203 personnes, en majorité des touristes étrangers, périssent déchi¬quetées ou carbonisées dans l'explosion d'une voiture piégée, près de Denpasar, dans l'île de Bali en Indonésie. Le 12 mai 2003, des attaques suicides font plusieurs dizai¬nes de victimes dans une banlieue résidentielle de Riyad habitées par des expatriés. Trois attentats à la voiture piégée et un à la bombe ont été perpétrés le 16 mai à Casablanca, fai¬sant une vingtaine de victimes. Le 8 août, à Jakarta, l'explosion d'un véhicule piégé devant l'hôtel Marriott fait 14 morts et 147 blessés. Enfin, le Il mars 2004 à Madrid, un quadruple attentat fait 200 morts et plus de 900 blessés. Aujourd'hui, la monarchie saoudienne est toujours confrontée à une violence terroriste récurrente qui génère la crise politique la plus grave depuis son accession au pouvoir en 1932. Cette série d'actions terroristes marque une coupure qui ramène, non plus à Oussama Ben Laden et Al-Qaïda mais à des épicentres circonscrits qui se sont développés à la faveur de facteurs criminogènes locaux: pauvreté, émigration, trafic de drogue et d'armes, prostitution et contrebande. A cet égard, l'affaire des otages du sud saharien - enlevés en février 2003 et relâchés après le versement d'une rançon de 5 millions de dollars - est exemplaire puisqu'elle a été commanditée par une bande mafieuse qui écume l'ensemble du Sahel et dont le sanctuaire, la ville nigériane de Kano (dans la région frontalière entre Niger et Nigeria). Cette zone de non droit, épicentre criminogène de l'Afrique subsaharienne, a été baptisée par les experts de la lutte anti-terroriste, la Karachi des sables.
Une propagande grossière mais efficace

De l'Asie centrale à l'Afrique sahélien¬ne en passant par la Corne de l'Afrique et l'Asie du Sud-est, ces différents épicentres, qu'il faudrait explorer de manière beaucoup plus serrée et approfondie, appellent trois remarques provisoires: ,l'organisation" Al-Qaïda n'existe pas en tant que telle, mais coiffe de multiples réseaux plus ou moins directement connectés; la riposte militaire américaine n'est pas adéquate à la menace; l'arrogance technique empêche toute analyse précise de cette menace composite et multiforme. Le 11 septembre à peine passé, l'exécutif américain passe ainsi directement à la traque, sans phase préalable de diagnostic. Il réagit par un déchaînement de violence et de technologie. A l'aveuglette, ses bom¬bardiers déversent sur l'Afghanistan des milliers de tonnes de bombes. Six mois après, les commanditaires de l'o¬pération s'avisent que ce déluge de feu a peut-être écrasé la fourmilière, mais pas vraiment gêné des fourmis qui, entre temps, se sont dispersées partout. Là où il aurait fallu privilégier des moyens humains afin d'étudier, d'infiltrer et de neutraliser des réseaux en perpétuelle recomposition, une riposte strictement militaire a conforté, sinon amplifié, le mal qu'elle prétendait combattre et anéantir.

Le plus grand redéploiement

Pour justifier ses objectifs, le plus souvent aux antipodes du maintien de la paix comme on l'a vue en Irak, la guerre sans fin avait besoin d'Al-Qaïda, superbe invention médiatique, griffe de haute couture sécuritaire, affiche consensuelle pour chasseurs de primes d'un autre âge, propagande grossière mais efficace. Depuis le 11 septembre 2001, le label Al-Qaïda a subrepticement glissé de la désignation d'une bande de malfaiteurs dont Ben Laden était le chef à celle d'une organisation high-tech, puis, enfin, à la qualification d'un réseau planétaire de type network: AI-Qaïda s'est CNNisée, comme la chaîne Al-]azeera qui sert sa communication. Al-Qaïda est partout, donc nulle part. Par conséquent, il faut aussi déployer des soldats américains partout et nulle part, du Proche-Orient au désert des tartares… Tel l’imam caché, Ben Laden, à la fois mort et vivant, est derrière chaque explosion de bombe inexpliquée. Son organisation est là pour donner sens à tous les désordres du monde.

Or, le fantasme d'une "organisation" Al-Qaïda constitue la principale justification de la guerre sans fin contre la terreur. Cette invention aura servi d'alibi à Washington pour se réinstaller durablement dans la Corne de l'Afrique notamment. A la suite des attaques contre les ambas¬sades américaines de Nairobi et Dar-es-Salaam en août 1998, et surtout après le 11 septembre 2001, le port de Djibouti a vu débarquer une cohorte anti-terroriste de soldats américains, allemands et espagnols. De passage à Djibouti en décembre 2002, Donald Rumsfeld, patron du Pentagone, a reconnu que les Etats-Unis allaient probablement s'y maintenir pendant plusieurs années, parce que "Djibouti est un bon endroit pour avoir un point de vue rayonnant sur toute la zone". Un projet top secret prévoit même de transformer le port nord-somalien de Bossaso en base aéronavale américaine. S'est ainsi constitué, au long de la mer Rouge, un chapelet de pays, qui relaie la présence anglo-américaine en Irak, mais surtout assure à Washington et à son allié israélien un débouché stratégique sur le golfe d'Aden. Ce contrôle du détroit de Bab-el-Mandeb inclut non seulement la Corne et le Yémen, mais aussi l'accès à la région des Grands Lacs par le verrou soudanais - un Soudan trait d'union entre la Corne et l'Afrique subsaharienne, un Soudan aux perspectives pétrolières par ailleurs très prometteuses.

La chasse à Ben Laden et AI-Qaïda a justifié le redéploiement le plus important de l'armée américaine depuis la fin de la Guerre froide. On a vu comment, en mai 2003, Donald Rumsfeld a annoncé le départ des dix mille hommes et des deux cents avions de la base Prince Sultan, au sud de Riyad, pour le nouveau quartier général inter-armées d'Al-Udeïd au Qatar. Au même moment, le général James Jones répétait, après son chef, qu'aux yeux de Washington le centre de gravité de l'Alliance atlantique devait glisser vers l'est: des bases seront fermées à l'ouest - en particulier Allemagne et en Italie et remplacées par des installations allégées en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, dans les pays baltes et en Pologne. Ce redéploiement généralisé des forces américaines dans le monde correspond à la doctrine Rumsfeld, confortée à Washington après la chute de Bagdad. Mais, plutôt qu'une simple conséquence, «cette nouvelle doctrine militaire, qui table sur l'allègement et la rapidité de forces projetables sur n'importe théâtre d'opéra¬tions extérieures, constituait en fait l'un des principaux buts de la guerre en Irak", explique un haut responsable du Pentagone qui requiert l'anonymat. Légitimée, soulignons-le encore une fois, par l'improbable chasse à Ben Laden, la campagne d'Afghanistan aura permis d'installer trois bases aériennes sur le sol afghan et quatre autres dans le reste de l'Asie centrale, notamment en Ouzbékistan, et un important dispositif terrestre dans le Caucase. Enfin, en construi¬sant deux grandes bases maritimes aux Philippines, le Pentagone entend s'émanciper des infrastructures coréennes et japonaises, afin de disposer d'un commandement intégré pour l'Asie du Sud-Est, autonome et reliée aux arsenaux stratégiques du Pacifique. Concernant la Corée du Sud, Washington a d'ailleurs annoncé, début juin, le retrait d'ici la fin 2005 du tiers de ses effectifs.

Une nouvelle Guerre froide

Hormis des enjeux pétroliers récur¬rents, l'occupation de l'Irak et la guerre sans fin contre la terreur auront été l'occasion, pour Washington, de reconfigurer sa présence militaire dans le monde. Cette géopolitique de la puissance divise, à nouveau, le monde en deux camps: ceux qui soutiennent inconditionnellement Washington et sa vision unipolaire, et ceux qui, partisans du multilatéralisme et de la multipolarité, sont suspectés de mansuétude, sinon de complicité avec le mal. Le fait est capital: une nouvelle Guerre froide s'installe progressivement, selon les règles fixées par Washington. Ainsi, depuis les attentats du 11 septembre 2001, l'exécutif américain impose-il sa vision de l'avenir du monde au reste de la planète. Au péril terroriste, il ajoute désormais la menace polymorphe de la prolifération des armes de destruction massive. Entre les deux, il établit un continuum, sinon un rapport de causalité ou d'induction. La stratégie de la dissuasion a vécu et les menaces proliférantes "sont certes réelles mais, comme dans le cas d'Al-Qaïda, leurs représentations idéologiques servent prioritairement l'ordre du monde tel que le rêve Washington.

Les essais de compréhension du phénomène terroriste, de leurs figures contemporaines et de leurs évolutions requièrent évidemment une information serrée, une mémoire collective et un questionnement politique. L'objectif du terrorisme est de terroriser. Bien que composite et parfois hors sens, cette visée morbide finit toujours pas rejoindre le champ politique parce que les poseurs de bombes sont aussi des poseurs de questions. Cette visée destructrice et anomique s'exprime toujours dans des conditions économiques locales déterminées. De la compréhension de ces différentes données dépendent les réponses - politiques elles aussi - que les démocraties doivent apporter. Le 1er juillet 2003, Donald Rumsfeld déclarait: Mon opinion est que nous sommes en guerre, en guerre mondiale contre la terreur et que ceux qui ne sont pas d'accord avec cela sont pour la plupart des terroristes». Cette logique du «qui n'est pas avec nous est contre nous» montre, aujourd'hui cruellement ses limites, non seulement en Irak, mais aussi en Indonésie, en Arabie saoudite, en Algérie ou encore au Maroc.

«Pourquoi nous haïssent-ils donc tant?»

Il y avait, au lendemain des attentats du Il septembre 2001, une véritable opportunité de remettre à plat les relations entre les pays occidentaux et le monde arabo-musulman pour combattre - en commun - le terrorisme et la haine, pour soutenir les pays les plus menacés par la montée du fondamentalisme sunnite. .Au lieu de cela», déplore Richard Clarke qui fut chef de l'anti-terrorisme sous Bill Clinton et George W. Bush, Ie président américain a envahi l'Irak».

Dans son livre événement, best-seller de la campagne pour les présidentielles américaines, Richard Clarke dresse un réquisitoire sans appel: Après le 11 septembre, il n'y avait plus d'excuse pour ne pas éliminer les menaces que faisaient peser Al-Qaïda et ses clones, pour ne pas rendre l'Amérique moins vulnérable aux attentats. Au lieu de s'attaquer à ces menaces avec toute l'attention nécessaire, nous avons pris une tangente, nous avons attaqué l'Irak et opté pour une action qui nous a affaiblis et a renforcé la prochaine génération d'Al-Qaïda. Car, même si nous avons porté des coups au noyau dur de l'organisation terroriste, elle a déjà développé des métastases. Il y a eu quatre fois plus d'attentats majeurs perpétrés par Al-Qaïda et ses clones régionaux dans les trente mois qui ont suivi le Il septembre 2001 qu'au cours des trente mois précédents.

Enfin, comme l'explique d'une manière limpide le politologue Alain Chouet, .en tout état de cause, et quelle que soit l'étendue de l'horreur des pertes et dégâts subis, il convient de ne pas sanctifier la lutte anti-terroriste, ni de la transformer en croisade qui ne ferait que justifier par effet miroir, les appels au jihad. Enfin, il restera à apporter une réponse à l'excellente question posée par George Walter Bush au lendemain du Il septembre, question passée pratiquement inaperçue de la presse et à laquelle personne, pas même lui, n'a songé à ce jour à répondre: .Pourquoi nous haïssent-ils donc tant?

La question sans réponse a vite été recouverte par les affirmations incantatoires du bon droit de la civilisation contre la barbarie. La question a vite été esquivée par les impératifs économiques et pétroliers de la guerre en Irak. La question a vite été broyée par les rouages de la machine infernale de « la guerre sans fin» contre le terrorisme; une guerre déjà obsolète, anachronique, aux objectifs dépassés, faux et mensongers.

Ecrit par Jeremi, le Samedi 16 Octobre 2004, 17:12 dans la rubrique "5 - REVUE DE PRESSE".

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Commentaires

Lien croisé

Anonyme

16-10-04 à 20:56

Skippy vous parle - Une nouvelle Busherie... : " Salut, Plus qu'un vote utile, je me permets également d'attirer votre attention sur un nouveau magazine qui lui aussi se pose des questions... http://caramba-el-mundo.joueb.com/news/204.shtml "


Intelligent

situation99

situation99

10-12-04 à 21:26

Merci, j'ai enfin lu une analyse intelligente et presque complète de la situation.
Je dis "presque" car enfin nous sommes incomplets lorsque nous émettons une critique, la meilleure soit-elle, sans proposer un mode d'action valable à la fois pour s'opposer concrètement à ce qui est entrepris par ceux que nous critiquons, mais aussi pour répondre efficacement aux vrais problèmes posés par les terroristes.
Car, à la fin, nous savons tout d'eux, des buts qu'ils poursuivent. Par exemple nous ne pensons pas que Ben Laden cherche à devenir Président des Etats-Unis mais sans doute prendre le pouvoir dans son propre pays. Et pour chacun d'entre eux nous pouvons assez facilement faire la part de ce qui se rapporte à l'idéologie et au maffieux.
Et nous savons aussi qu'il n'est pas suffisant de faire la guerre à toutes les idéologies ne serais-ce qu'en rappelant par exemple que le Pape ne crois pas une seconde à l'existence de Dieu (il n'y a qu'à voir son peu d'empressement à rejoindre le royaume de son prince) ni suffisant de faire la guerre à toutes les maffias qui soutiennent tant et tant de gouvernements en raison du raffinement de leurs organisations.
Il faut encore chercher plus intelligent que ça, plus fort que ça et pour cela la critique seule ne suffit pas. Heureusement, sinon la vie serait ennuyeuse. Voulez-vous qu'on commence ?
Cordialement.


Re: Intelligent

Jeremi

Jeremi

14-02-05 à 14:33

Merci pour ton commentaire !

J'attends pour ma part la publication de l'Empire N° 2 ! Mais je n'ai pour l'heure aucune info s'agissant de savoir s'il sortira ou pas....

Wait and see comme on dit...