TOUT LE MONDE EST RELIE

PARTANT DU PRINCIPE QUE «LES AMIS DE MES AMIS SONT MES AMIS», LES SITES DE «SOCIAL NETWORKING» FLEURISSENT SUR LE WEB. ENFIN UN RÉSEAU QUI CRÉE DES LIENS.

SOURCE : Magazine TECHNIKART / Septembre 2004 - http://www.technikart.com/
JOURNALISTE : PASCAL BORIES

«C'est un petit monde», proclamait, dès 1967, le titre d'une théorie célèbre du psychologue Stanley Milgram: à l'échelle du globe terrestre, deux individus quelconques seraient reliés par une chaîne de six personnes maximum. Depuis, l'université de Columbia a pu vérifier - par une gigantesque expérience - que la «distance» qui sépare un internaute d'un autre serait effectivement de cinq à sept intermédiaires. Très impressionnant. Mais, jusqu'à présent, ça nous faisait surtout une jolie gambette. Atterré d'apprendre que l'on aurait pu avoir trente millions d'amis en faisant la connaissance d'à peine cinq ou six collègues, on ne devait décidément plus sa solitude qu'à soi-même. Pour éviter une vague de suicides historique, consécutive à cette révélation, de philanthropes webmasters se sont dévoués pour que le progrès soit enfin partagé par tous. En l'occurrence, avec sa structure décentralisée aux innombrables mailles, la toile d'araignée mondiale rendait possibles les «connexions» qui faisaient tant défaut.

Comme l'affirme le leitmotiv du magnifique manga «Lain», «Tout le monde est relié». Quelques sauts de puces électroniques et hop, on chate avec un oncle de Pondichéry ou un inconnu d'Amérique. Bon, mais encore faut-il se trouver, ou se retrouver, dans ce gigantesque foutoir qu'est le Net. C'est ce que proposent désormais plusieurs sites inspirés du célèbre Napster.

Quel rapport entre la musique et le carnet d'adresses?

Simple: le peer-to-peer. Toujours et encore ce concept révolutionnaire que vous n'avez pas fini de trouver génial. Le partage entre individus sans intermédiaire centralisé, ça marche aussi bien pour échanger des trucs illégaux que pour échanger tout court. Enlevons les fichiers MP3 ou DivX et gardons les connexions: reste des millions d'individus qui crèvent d'envie de trouver: l'âme sœur, un job, un appartement ou juste une oreille attentive. Friendster.com, pionnier du genre, a donc été fondé outre-Atlantique pour créer, utiliser et étendre des «réseaux relationnels». Ces fameuses «connaissances», dont parlent tous les profs d'écoles de commerce, et qui n'ont rien à voir avec la philo politique ou la physique nucléaire. Alors même que les liens familiaux et institutionnels explosent, les «relations» conditionnent de plus en plus l'accès au travail, au logement et même à l'aventure conjugale. La solution à tous nos problèmes s'appelle donc «social networking». Elle repose sur une propension de l'être humain à considérer depuis la nuit des temps que «les amis de mes amis sont mes amis».

Du coup, c'est facile: pour connecter un humain à un autre, il suffit de leur trouver un ami commun.
Après avoir levé 13 M $ aux Etats-Unis en octobre 2003, Friendster.com a fait des émules. En France, ses clones les plus connus se nomment Friendset.com, NetFriends.fr, Myamiz.com et Friendsys.com. Les plus intéressants ont pour atout maître une visualisation graphique des réseaux, à base de photos reliées les unes aux autres suivant un fléchage fractal. Mais un autre site américain, Tribe.net, a également été cloné en France par...

Stribe.com - http://www.stribe.com - Ce dernier, créé par Frédéric Buchwalter, privilégie, comme son nom l'indique, la notion de «tribu». Selon ses centres d'intérêts, sa localisation géographique et ses besoins spécifiques, chaque utilisateur peut organiser la sienne ou s'inscrire dans une autre. «On peut créer des tribus publiques, modérées ou privées, explique le néo start-upper. Chacune dispose d'un forum, d'un agenda d'événements et d'un album photo.» Fini le monopole des Yahoo ! et autre Microsoft, les nouvelles communautés en ligne qui permettent de «partager ses amis» apportent une valeur ajoutée nouvelle.
«Avec quatre degrés de liens, Stribe garde l'intérêt principal d'un Friendster, qui est la mise en relation. Des gens ont même pensé qu'on pourrait retrouver Ben laden grâce au social networking», précise Frédéric. Il suffirait pour ça qu'Ousama soit un ami d'ami... Et si bientôt, à défaut d'être tous frères, sœurs ou cousins, on était tous amis?

Welcome dans la tribu ! http://www.stribe.com/network/le_clan

Ecrit par Jeremi, le Mercredi 29 Septembre 2004, 18:58 dans la rubrique "5 - REVUE DE PRESSE".

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