Les Yo's

Extraits de “ L’Homme Moderne ” de juin 2003

 

Editorial

 

......... Tout d’abord, je me dois de prévenir vos âmes sensibles. Surtout, si vous êtes un Yo, et que vous savez lire, abstenez-vous de vous plonger dans ce numéro de “ L’Homme Moderne ” (fort intéressant d’ailleurs, si l’on est pourvu de quelques capacités intellectuelles, aussi obsolètes soient-elles). ......... Pour conserver la beauté originelle de nos visages, touts les membres de l’équipe de “ L’Homme Moderne ” ont préféré signer ces articles de pseudonymes. Evitant ainsi, une quasi certaine incitation à nos futurs belligérants de faire preuve de leur vive animosité face aux zoïles qui leurs sont destinés.....

Car OUI, la cible de ce numéro est le Yo ! ..........

 

Une société mal habillée et mal pensée :

 

Il est maintenant devenu impossible de se promener dans la rue sans y croiser une bande d’attardés tous semblables, se congratulant d’insultes afro-américaines et de grognements entendus dans la dernière pub télé biactole. Leur habillement vaut également le détour. En effet, ils sont tous vêtus de trainings de marques américaines deux tailles trop grandes pour eux, de couleurs fluos et pastelles dans le but probable d’échapper à un accident de la route, à moins que ce ne soit leur tenue de croisade ? Car des indices laissent à penser qu’ils sont partis guerroyer contre l’intelligence et contre toutes formes de musique dont la mélodie se compose de plus de trois notes. Leurs nombreux colliers arborent des logos de marques de vêtements ou de multiples caractères asiatiques pour prouver leurs individualités collectives. Ces clowns des temps modernes, communément appelés Yo sont constamment en conflit contre tout ce qui leur est supérieur, d’où leur caractère belliqueux envers tout ce qui les entoure.

Les Yo, bien que prêchant la tolérance ne supportent pas tout ce qui ne leur ressemble pas. Tout ce qui n’aime pas le rap, ne passe pas son temps à exhiber ce qu’il possède, s’habille avec des vêtements à sa taille, pense, travaille pour avoir de l’argent, est déclaré bouffon, et ne mérite aucun respect mais plutôt des coups de poings dans la gueule.

Le “ Respect ” est un maître mot pour le Yo, non pas de par sa définition mais pour le son qu’il produit et par la facilité avec laquelle il peut être inséré dans des phrases simples (ex : Eh ! Respect, man !). Les Yo aiment aussi le son que produisent certains batraciens (ex : Quoi ? Tu veux quoi, toi ?!) Les Yo n’apprécient pas non plus toute personne qui ne peut pas témoigner d’un ferme engagement dans le mouvement “ Touche pas mon pote ” ou dans tout autre organisme similaire favorisant la majorité d’émigrés fortement dominante parmi eux.

 

Penchons-nous maintenant sur, excusez-nous du terme, la “ Culture Yo ” (prenez garde à ne pas tomber : zone de vide absolu). Cet aspect de leur personnalité peut très vite être perçu par les 4 aphorismes suivants :

“ L’important n’est pas d’être intelligent, mais de taper fort. ”

“ Les connaissances ne servent à rien, seul compte le fait d’être bien habillé. ”

“ Il faut écouter du rap, parce que ceux qui n’en écoutent pas sont des bouffons. ”

“ Le cerveau, c’est l’organe qui commande les muscles. ”

 

Notre Grand Reportage : Le Yo dans son habitat naturel.

 

Habilement grimé et au péril de ses dents de devant, notre héroïque grand reporter Keyser a pu s’infiltrer quelques instants au sein d’une meute de Yo de la banlieue lausannoise. Après leur avoir subtilement transmis l’ébauche du présent article, il a pu observer leurs réactions spontanées avant de s’enfuir, sauvé par le temps de réaction extrêmement long du Yo face à toutes situations nouvelles.

C’est sans aucune censure de notre rédaction que nous vous livrons ces observations prisent sur le vif et qui remplacent tous les discours. (Nous déconseillons aux lecteurs sensibles de lire la suite de cet article) :

 

Daniel rentre chez lui avec sa pseudo démarche militaire habituelle (épaule gauche en avant, épaule droite en avant et ainsi de suite). Chez lui, sa clique composée de Mat, Yann et Abdull l’attend déjà pour parler de rap, de vêtements et de sexe : “ parce qu’hier y’ zont pétés l’cul d’Karo qu’est qu’une grosse salope ”. (Nda. : Comme leurs personnalités, la sexualité des Yo est collective).

Mat : -Hé ! fils de pute ! Où qu’t’étais ? (Tout en parlant, Mat et Daniel se lancent dans leur chorégraphie de salut : tape synchronisée dans le creux de la main, suivie d’entrechocs de leurs poings fermés pour se terminer par un coup de poing dans le thorax, viser le cœur).

Daniel tout en prenant une bouteille de “ Super Bock ”, la bière des hommes qui ont des poils, déclare :

- Fârme ta gueule touriste ! J’ai trouvé un papier que j’kiffgrave, c’est marqué Yo d’ssus.

Pendant ce temps, Abdul, l’autiste épileptique tétrasomique de la bande tente laborieusement de ne pas avaler sa langue sous une crise de spasmes incontrôlés tout en réajustant son unique testicule d’un air absent.

Mat : - Laisse-moi lire, j’lis souvent des livres ... de culs.

Daniel : - Ouais, z’y vas !

Mat se met à lire notre article avec énormément de difficulté.

Abdul : - Oh ! killer ! J’crois qu’j’me suis chier d’ssus.

Daniel : - Mais t’es un dégueu d’bouffon. Et tout en parlant, il crache par terre et manquant de justesse les baskets neuves à 500 Fr. de Mat.

Yann : - Grââve !

Mat : - Oh ! sa race ! Y’nous insulte là, attend qu’j’lui péta la gueule à Keyser l’Homme Moderne, là quoi !

Alors, les quatre sortent simultanément leurs couteaux papillons et brament en cœur :

- L’est mort lui ! On va l’trouver et lui niquer sa race !

Mat : - Putain, ‘spèce d’bouffon ! Ouv’ la porte si t’veux sortir d’là !

Daniel : - Fais pas ton intello, chuis pas l’genre d’keum qui parle ‘vec des phrases !

..........

(Nda. : Bien sûr, ces dialogues édifiants sont à imaginer avec de faux accents de banlieusards beurs.)

 

Sachons reconnaître le Yo :

 

Aspect : Court sur pattes (sauf pour les spécimens balkaniques), les bras ballants et noueux, le trapèze incliné en avant (ce qui d’ailleurs produit le balancement de leurs têtes en avant). Le visage beauf, au duvet typique des filles méditerranéennes, orné de points noirs aux joues et aux oreilles cryptogamiques. Sans oublier le regard digne d’un poulpe.

Vêtements : Une veste courte, un pantalon XXXL, en dessous, deux T-shirt de marques ricaines à la con, souvent un autre T-shirt ou un bandana sous une casquette stupide (celle-ci, verticalement dressée et légèrement de travers, évoque chez le Yo le symbole phallique du mâle alpha), enfin, comble du mauvais goût, les pantalons trop lâches retroussés à hauteur du tibia, nous imposant ainsi une jambe pubescente. Plusieurs attributs, d’ordre barbare, autour du cou, telles des chaînes plaquées or (dans le meilleur des cas). Puis les “ requins ”, chaussures beaucoup trop chères pour ce qu’elles sont.

Les accessoires : Une bouteille de Super Bock, fournie avec le décapsuleur édition spéciale Yo, un vapo de déo “ AXE ” pour les vrais mâles, puis le MD, la zick qu’il faut obligatoirement écouter et bien sûr le dernier natel à la mode “ chourré ” au plus faible.

Habitat : HLM, poissonnerie, local à poubelles, voire décharge municipale.

Nourriture : bacalhao et kebabs.

Mœurs : Vandalisme, raquette, culte de Jean-Claude Van Dam.

De par sa bêtise en croissance constante et de par ses actes bestiaux, le Yo défie la théorie de l’évolution de Darwin, faisant supposer que le singe descend du Yo.

 

Droit de réponse....

Ecrit par Cornelius, le Mercredi 18 Février 2004, 19:55 dans la rubrique "1 - ZONE LIBRE".

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