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Au point où il en est, il n'y a plus que l' humour - noir - qui l' empêche encore de mal tourner... LE MONDE !

A ceux qui restent...

Un sage de par là-bas me disait encore l’autre jour : ne pleure pas parce une chose se termine mais réjouis toi au contraire parce qu’elle a eu lieu…

Que nous apprendra la mort, se demandait Montherlant ? Ce que nous apprend déjà la solitude ! Savoir n’exister pour personne, n’être plus rien, un grain de sable dans le sable du temps.

Je peux être tenté par des mirages, chercher à communiquer avec les morts, cela m’apportera peut-être quelques consolations. Mais une consolation moins grande que celle de ma solitude acceptée, assumée, car dans cette solitude se découvre peut-être le miracle d’une alliance, d’une " relation autre " qui ne se vit plus sous les modes de l’espace-temps, mais sous le mode de ce que les anciens appelaient la " communion des saints ", participation subtile aux qualités de ceux qui ont disparu et qui nous demandent d’incarner davantage ces qualités.

Ainsi je n’ai pas à regretter la bonté de mon père, ou de mon amie, mais j’ai à les vivre davantage. Je ne me laisse plus emporter par les ailes de sa présence évanouie, je n’en suis que plus présent à la terre qui garde les empreintes de notre brève promenade, de notre passage commun.

Aimer l’autre, c’est renoncer à l’avoir, même mort, renoncer à ce qu’il revienne, découvrir qu’il est toujours là, dans un silence qui ne nous fait plus peur, dans un désert qui se fait l’hospitalier de ce que nous avons de plus précieux, l’essentiel qui reste quand il ne reste plus rien.

" Va vers toi-même ", disait la bien-aimée au bien-aimé dans le Cantique des cantiques. " Va vers toi-même ", c’est aussi la parole de Dieu à Abraham. Va vers ton désert, comme je vais vers le mien, c’est là qu’au détour des dunes nous nous rencontrerons, à l’oasis où, délivrés de nos soifs, nous serons le puits qui affleure l’un pour l’autre.

Sans avoir eu pourtant l’occasion de les partager ensemble, quelque chose me dit que vous comprendrez ces mots, et, au-delà, au-delà peut être de toutes considérations religieuses, que vous aurez envie de croire en ces idées.

Pour ma part, c’est donc la joie de ce que vous avez su vivre et partager, avec l’être qui vous manque certainement encore aujourd’hui, que je fête, tous ces instants de vie dont vous êtes riches, ensemble, à tout jamais.

Mes amitiés à vous tous et merci à Cornelius de m’avoir fait découvrir un texte d’une grande beauté, un texte que je me permets de soumettre à votre relecture, ici en intégralité..

L'intégrale !

Ecrit par Jeremi, le Mercredi 11 Août 2004, 03:14 dans la rubrique "2 - AU JOUR LE JOUR".

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